Dans cet épisode du Baladovoix on s’intéresse aux différents troubles de la voix. Vos animatrices mettent l’accent sur l’importance de ne pas banaliser ses difficultés vocales; on sonde également les connaissances des professionnel.le.s en milieux scolaires et de la petite enfance (PMSPE) par rapport aux ressources qui leurs sont disponibles.
Kryshnå Martineau, enseignante, nous explique qu’elle a déjà été aphone par périodes. L’aphonie est un terme utilisé pour désigner la perte totale de la voix. Kryshnå se demande si la voix pourrait disparaître « à tout jamais », ce à quoi Anne-Marie Vachon, orthophoniste, répond qu'il fort peu probable de perdre sa voix « pour toujours ». Cela dit, Mme Vachon souligne que l’on pourrait perdre « SA » voix, dans le sens où la qualité vocale de notre voix pourrait rester modifiée.
En effet, les troubles de la voix les plus fréquents chez les professionnel·les ne mènent pas à une perte de voix totale de manière permanente. Par contre, la qualité vocale peut être modifiée de manière permanente. Rappelons-nous qu’un trouble de la voix ne représente pas un danger en soi, mais peut contribuer à créer une situation de handicap pour la personne, ou diminuer la qualité de vie de celle-ci.
Habituellement, on pense que les troubles de la voix chez les enseignant·es ou éducateur·rices arrivent de manière subite, alors qu'au contraire, ils s’installent souvent graduellement et incidieusement. La personne peut s’habituer à son inconfort et ne pas se rendre compte qu’elle développe doucement un trouble de la voix; ces troubles feront en sorte qu'elle aura recours à des stratégies de compensations qui peuvent s'avérer coûteuses sur le long terme Ces compensations peuent se traduire par une augmentation de la fatigue vocale ou générale par exemple, par des douleurs musculaires, ou encore par un retrait de situations de communication – jusqu'à éviter de lire des histoires à ses propres enfants le soir.
Les types de troubles les plus fréquemment observés chez les professionnel·les des milieux scolaire et de la petite enfance sont: les nodules et les dysphonies de tensions musculaires. Vous pouvez lire plus en détail ici: https://www.laryngo.ca/maladies/nodules ; et ici: https://www.laryngo.ca/maladies/dysphonie-de-tension-musculaire
Saviez-vous que les personnes enseignantes ont presque cinq fois plus de risques de développer un trouble de la voix que les autres professionnel·les? Dans un article de Ramig et Verdolini, publié en 2001, ce risque est évalué à 4.67 fois plus important chez les enseignantes que chez les autres professionnel·les.
Le magazine de la CSQ (Centrale Syndicale du Québec) auquel a participé notre chercheure Ingrid Verduyckt vulgarise plusieurs notions vues dans cet épisode.
Rappelons également l’existence du Guide du trouble de la voix développé par notre équipe en collaboration avec la CSQ.
Le site de la laryngologue Andrée-Anne Leclerc, MD, offre de belles ressources pour mieux comprendre les différents troubles de la voix. Les types de troubles les plus fréquemment observés chez les enseignant·es étant les nodules et les dysphonies de tension musculaire
Enfin nous vous recommandons cet article paru dans le journal Le Monde et qui traite des problèmes de voix chez les enseignant·es.
Nous vous suggérons ces quelques articles pour mieux comprendre la notion de dose vocale et les particularités de cette dose vocale chez les enseignant.es versus autres professionnel.les.
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